Vous trouverez ci-dessous des informations sur :
- Les différents types de masques
- Les règles d’utilisation de ces masques
- Les textes qui réglementent le port des masques de
protection
- Comment choisir un filtre (anti-aérosols, anti-gaz)
Quels sont les différents types de masques ?
Il existe deux grandes catégories d’appareil respiratoire :
les appareils filtrants et les appareils isolants.
- Les appareils filtrants sont des
masques équipés de filtres qui retiennent les gaz ou les
poussières et qui épurent l’air respiré par l’opérateur.
L’air filtré provient de la zone polluée. Les
caractéristiques et l’état du filtre sont donc déterminants.
Mais quelle que soit leur efficacité, ce type d’appareil
n’est d’aucune efficacité dans les atmosphères où l’oxygène
manque.
Ils peuvent être séparés en deux grandes catégories.
Les appareils dépourvus d’assistance mécanique,
dits à pression négative, c’est-à-dire munis seulement d’un
filtre et qui sont réservés aux travaux de courte durée. Il en
existe de deux sortes :
- Les pièces faciales filtrantes, communément appelées
« masques jetables » et auxquelles le filtre est incorporé.
Ils sont jetés en totalité après usage.
NB : il serait plus approprié de parler de « masque à
usage unique » car cette appellation signifie clairement qu’ils
doivent être jetés une fois souillés. Très souvent ils sont
gardés dans des conditions d’hygiène insatisfaisantes et
réutilisés alors que l’intérieur est pollué et que leur
étanchéité n’est plus garantie
- Les demi-masques ou masques complets : le premier
protégeant la bouche et le nez, le second recouvrant la
totalité du visage. Ils sont lavables et réutilisables.
Seule la cartouche vissable contenant le filtre doit être
régulièrement changée.
NB : l’inconvénient de ce type d’appareils est que le
passage de l’air au travers du filtre est assuré par les seuls
échanges respiratoires, ce qui les rend difficiles à supporter
en cas d’effort durable. Ils ne sont donc adaptés que pour les
travaux ponctuels et de faible intensité.
Les appareils à ventilation assistée, dits à
pression positive, c’est-à-dire équipés d’un ventilateur
motorisé permettant d’augmenter le débit d’air respiré. Ils
augmentent le confort de l’opérateur et assurent une surpression
à l’intérieur du masque qui permet de chasser les polluants qui
tentent de pénétrer par le joint facial.
NB : ce type d’appareils peut être adapté à des
demi-masques, masques complets, cagoules, casques ou
combinaisons intégrales.
Le filtre doit être changé lorsqu’il est saturé (ou lors
de chaque nouvelle utilisation du masque ce qui permet d’éviter
d’avoir à transporter un filtre contaminé).
- Les appareils isolants sont des masques
alimentés en air ou en oxygène depuis une source non
contaminée de sorte que l’opérateur est isolé de la zone
polluée. Ces appareils sont adaptés lorsque l’on a à faire à
un contaminant non filtrable, lorsque la concentration du
polluant est trop importante pour recourir à un masque
filtrant ou lorsque la concentration en oxygène est
inférieure à 20%.
NB : le choix d’un type de masque dépend de la durée et de
la nature des travaux mais l’utilisation d’un appareil isolant
est toujours préférable sur le plan de la santé en raison des
facteurs de protection supérieurs que présente ce type
d’appareil.
Ils peuvent être classés en deux catégories :
- Les appareils autonomes : l’opérateur
dispose d’un apport d’air ou d’oxygène dans le masque par le
biais d’un tuyau et d’une source d’air comprimé qu’il porte
avec lui (bouteille). Pas besoin de filtre dans ce cas. Le
salarié peut se déplacer librement dans toute la zone de
travail mais est contraint par la durée d’autonomie de sa
bouteille.
- Les appareils non autonomes :
l’opérateur reçoit l’air propre de l’extérieur du local
pollué, par l’intermédiaire d’un tuyau relié à un appareil à
adduction d’air comprimé (compresseur).
L’opérateur est donc branché en permanence à un tuyau relié à
un point fixe (par exemple une prise d’air sur le réseau d’air
comprimé permanent d’une usine ou directement depuis un
compresseur de chantier situé à l’extérieur du local par exemple
dans le cas d’un chantier mobile).
Ce type d’appareil présente en principe le plus grand facteur
de protection vis à vis de l’air pollué ambiant.
Il convient donc :
- de veiller à ce que l’emplacement des prises d’air neuf
ne soit pas situé à proximité d’une source polluante (gaz
d’échappement d’un véhicule, bouche d’évacuation d’un
captage d’air pollué…) ;
- d’installer sur les tuyaux, entre l’opérateur et le
compresseur, un dispositif de filtration de l’air (borne
d’épuration) contre l’eau et l’huile (générée par les
compresseurs à piston et, dans une moindre mesure par les
compresseurs à vis lubrifié) et contre les aérosols, dioxyde
et monoxyde de carbone.
NB : les compresseurs de chantier utilisés sont souvent du
matériel de location dont le loueur n’est pas en capacité
d’assurer la quantité d’huile émise. Il convient de s’assurer du
niveau de maintenance de ces appareils.
Règles d’utilisation
Le port de masque est réservé aux situations où la protection
collective est impossible ou insuffisante. Dans ce cas il
convient de s’interroger sur :
- L’adéquation du masque et du type de
filtre utilisé à la nature du risque encouru
- Le bon usage qui en est fait, ce qui implique une
information des opérateurs sur les risques
auxquels ils sont exposés, les moyens de s’en prémunir et
une formation sur le port correct des
appareils pour assurer leur efficacité.
- Les conditions d’entretien et de
stockage des appareils (maintenance et remplacement des
organes de sécurité, approvisionnement en filtres, stockage
dans des lieux propres, mise à disposition en nombre
suffisant, moyens de désinfection…) qui conditionnent leur
utilisation effective.
- La nature des vérifications à effectuer.
Typologie des filtres
Le choix du filtre est lié à la nature de la pollution. On
distingue les filtres anti-aérosols (poussières et liquides) et
les filtres anti-gaz.
- Les filtres anti-aérosols sont classés
en trois classes d’efficacité :
Classe P1{{}} |
Au moins 80 % des l’aérosol est filtré, ce qui
représente une efficacité relativement faible |
Classe P2 |
Au moins 94 % de l’aérosol est filtré |
Classe P3 |
Au moins 99,95 % de l’aérosol est filtré (soit une
pénétration inférieure à 0,05 %), ce qui correspond à
une haute efficacité |
Quand le filtre est encrassé, il se colmate et rend la
respiration difficile. Sur certains masques à ventilation
assistée, un signal sonore avertit l’opérateur d’une
alimentation du débit d’air.
Comment reconnaît-on visuellement la catégorie à
laquelle appartient un filtre ?
Les filtres anti-aérosols sont blancs et possèdent sur la
tranche une bande blanche contenant les indications suivantes :
- P1, P2, P3 (selon la classe d’efficacité) [1]
- le nom du fabricant
- R (réutilisable) ou NR (non réutilisable)
- Le marquage CE suivi d’un numéro à 4 chiffres (il est
important qu’ils soient certifiés !)
- Les filtres anti-gaz
Ils sont classés en trois catégories, de la plus faible
autonomie d’utilisation à la plus grande. Lorsqu’un filtre
anti-gaz est saturé, il laisse passer la totalité des polluants.
Ils sont dotés d’une lettre qui correspond à un gaz ou à une
famille de gaz ou de vapeur. Exemple : E = dioxyde de soufre
et autres gaz et vapeurs acides.
Si le filtre est efficace contre deux familles de gaz, il est
affecté de deux lettres
Exemple : AB : gaz et vapeurs organiques et gaz et
vapeurs inorganiques
Aussi, un filtre classé AB3 est un filtre de grande durée
d’autonomie contre les gaz organiques et inorganiques.
Aucun moyen ne permet de détecter à quel moment un filtre est
saturé (temps de claquage).
Conseil : changer de filtre après chaque
utilisation et d’autant plus rapidement que l’atmosphère est
polluée, humide, et que le débit d’air à filtrer (ou le rythme
respiratoire) est élevé.
Comment reconnaît-on visuellement un filtre
anti-gaz ?
Les filtres sont entourés d’une ou plusieurs bandes de
couleur (exemple : gris + vert) associées aux lettres précitées
et par conséquent à un type de gaz ou vapeur.
Exemple : E = jaune = dioxyde de souffre...
Le marquage indique également :
- la norme EN 14387 et l’année
- la date limite d’utilisation
- le nom du fabricant
- les gaz et vapeurs contre lesquels il protège
- le marquage CE suivi d’un numéro à 4 chiffres
Certains filtres protègent à la fois contre les gaz et
aérosols ; ils possèdent alors un double marquage. Il est
également possible de juxtaposer plusieurs filtres, en fonction
des polluants divers rencontrés simultanément sur un poste.
Règlementation
Code du travail : Prévention/Caractéristiques des EPI,
Conditions d’utilisation et Mise à disposition :
Articles R 4321-4 et R. 4321-5, Mise à disposition
des EPI appropriés
R 4323-91 à R. 4323-93 et R4323-95 à R 4323-98
Dispositions particulières pour l’utilisation des EPI
R 4422-1 principes de prévention,
R. 4412-38 et R 4323-104 information et formation des
travailleurs
R 4323-99 à 103 vérifications périodiques :
l.
Article R. 4412-70,7/ utilisation des
protections individuelles pour les agents cancérogènes,
mutagènes ou toxiques pour la reproduction.R 4412-75
équipement de protection respiratoire
Article R. 4312-23 ( 26 en 2009) du code du travail
et son annexe technique (paragraphe 3.10.1) :
règles de conception des masques.
En savoir plus
INRS
Les appareils de protection respiratoire, choix et utilisation
Ce guide, élaboré avec le concours des constructeurs d’appareils
et du Syndicat national des matériels et articles de protection
(SYNAMAP), s’adresse à toute personne qui, en situation de
travail, doit procéder au choix d’un appareil de protection
respiratoire.
ED 6106
Les appareils de protection respiratoire
Cette fiche pratique présente de manière synthétique les
différents types de masques. Elle indique les critères à prendre
en compte pour le choix de l’appareil le plus adapté à une
situation donnée.
ED 98
Appareils de protection respiratoire et métiers de la santé
Selon le principe des questions-réponses, sont reprécisées les
conditions de choix et d’utilisation des appareils de protection
respiratoire compte tenu des spécificités des milieux de soins.
ED 105